NewsletterCitations inspirantes


Numéro 36 - Décembre 2007
Notre revue mensuelle de l'information positive sur le web... et ailleurs

Free Range Graphics : l'activisme viral à l'état pur…
Si vous faites partie des 15 millions d'internautes à travers le monde à avoir vu « The Meatrix », la parodie web engagée du film Matrix, où un jeune cochon prend la place de Keanu Reeves et découvre l'atroce réalité de l'élevage industriel, en voici les auteurs : Jonah Sachs et Louis Fox.
Ces deux amis d'enfance d'une créativité débordante sont les fondateurs de Free Range Graphics, un studio de design graphique responsable qui a vu le jour en 1999, à leur sortie de l'université. Plutôt que d'utiliser leur talent "pour vendre des cheeseburgers ou des barres chocolatées", ils ont voulu le mettre au profit d'organisations militantes qui n'ont en général pas accès aux mêmes outils de communication que les entreprises pour diffuser leur message : design graphique pour l'impression et le web, création de concepts, logos et campagnes, etc. Pour eux, "créer quelque chose d’utile et de positif pour la société fait partie du travail de créativité". Leur premier projet est pour une organisation environnementale, Earth Justice, sur une campagne portant sur l'impact écologique de l’activité minière, puis vinrent Amnesty International, Greenpeace, International Campaign for Tibet et bien d'autres. En 2000, ils furent surtout les premiers à utiliser le dernier cri de la technologie web pour créer de petits films d'animation décalés, humoristiques et engagés, téléchargeables gratuitement sur la toile grâce à des sites-campagnes tout aussi bien conçus. Leurs plus grands succès à ce jour : The Meatrix bien sûr, réalisé en 2003 ; Store Wars, une parodie de Star Wars racontant la rébellion des produits bio dans un supermarché ; the Mouth Revolution, l’histoire d’une révolution menée par des bouches lassées de manger de la nourriture industrielle et réclamant des aliments bio ; et les aventures de Sam Suds, un flic en quête d’un poison toxique, le PVC. A chaque fois, la même recette : un sujet grave et dérangeant (l’élevage industriel, les « diamants du sang », les produits chimiques et leur impact sur la santé, etc.) est rendu accessible au plus grand nombre par une animation rigolote qui touche des millions de personnes dans le monde à moindres frais, par le seul marketing viral. Aujourd'hui, avec 23 personnes réparties sur Washington DC et Berkeley, Free Range est rentable et ses fondateurs se payent même le luxe de refuser les projets qui ne cadrent pas avec leur éthique…
Pour en savoir plus :
- Le site de Free Range Graphics : www.freerangestudios.com
- Et les sites, films et campagnes développés par eux :
www.themeatrix.com/french/
www.themeatrix2.com/french/
www.storewars.org
www.pvcfree.org
www.mouthrevolution.com

A l’heure des bonnes résolutions pour 2008, deux initiatives de Graines de Changement vous guident pour alléger l’impact de votre consommation sur la planète !
Vous êtes comme les 49% d’Américains prêts à prendre des résolutions « vertes » en 2008 ? Réjouissez-vous : Graines de changement vient de lancer deux initiatives pour vous guider dans votre quête au quotidien de produits et pratiques plus respectueux des personnes et de la planète.
D’abord, comme l’alimentation est la première source d’empreinte écologique dans la vie des individus, nous avons publié aux Editions Village Mondial "Un régime pour la planète", un guide pratique pour alléger l’impact environnemental de notre alimentation, en 30 actions simples qui invitent à changer notre comportement sur des aspects « basiques » de l’alimentation, allant des crevettes à la viande, en passant par l’eau en bouteille, le sac plastique, le chewing-gum, le vin ou le pique-nique, etc. Objectif : permettre à chacun d’acheter en connaissance de cause et de voter, chaque jour, avec ses achats, pour le monde que nous voulons, aujourd’hui et demain !
Ensuite, parce que le manque d’information est, selon les études, le premier frein à une consommation plus responsable, nous avons créé, avec le soutien de l’ADEME et de quelques entreprises pionnières, le premier guide en ligne de la consommation responsable, ouvert à tous ceux, des adolescents aux grands-parents, qui souhaitent porter un autre regard, mieux informé, sur leurs choix quotidiens et mener une vie plus saine, écologique et équitable.
Mescoursespourlaplanete.com propose donc en accès libre, sur un ton positif et déculpabilisant, toute une série de contenus pédagogiques : des fiches détaillées par produit (des tomates aux œufs, en passant par les diamants, le saumon, les fleurs, etc.), des « trucs verts » thématiques pour consommer responsable en toutes circonstances (Fêtes de fin d’année, sports d’hiver, rentrée scolaire, naissance d’un bébé, …), une bibliothèque complète de guides de consommation pratiques et thématiques (publiés par des ONG, l’ADEME, etc.) et une newsletter sur l’actualité de la consommation responsable, que vous recevrez prochainement si vous êtes abonné à la newsletter Graines de Changement.
Pour en savoir plus :
consultez le site www.mescoursespourlaplanete.com et achetez le guide pratique "Un régime pour la planète" sur Amazon.com

ATTENTION : Graines de changement vous a proposé lors de la parution de cette newsletter, avec les éditions Village Mondial, de gagner dix exemplaires du livre « Un régime pour la planète » (Ed. Village Mondial). Ce jeu est désormais clos mais pensez à vous abonner pour être prévenu de la mise en ligne des prochains numéros et pouvoir faire partie des premières bonnes réponses sur des jeux similaires…


Etats-Unis : des cartes de fidélité encouragent l'achat local...
Créé notamment par Greg Steltenpohl, précédemment fondateur de la marque engagée de jus de fruits Odwalla, le projet de "cartes communautaires" Interra a pour objectif d’inciter les consommateurs à modifier leurs habitudes d’achat au profit des petits commerces locaux, dont les revenus circulent ensuite localement, et renforcent la santé économique et sociale des communautés dans lesquelles ils sont implantés. A l'inverse, l’argent dépensé auprès des magasins détenus par de grandes enseignes sort assez rapidement de la communauté (pour payer par exemple des salariés n’habitant pas dans la communauté ou des fournisseurs de produits nationaux ou internationaux), au lieu de continuer à circuler dans l’économie locale, créant au passage emplois et prospérité partagée. Des études ont ainsi montré, par exemple, que si les clients des grandes chaînes hôtelières dépensent plus que ceux des Bed & Breakfast locaux, l’argent des Bed & Breakfast crée plus de richesses dans l’économie locale, car tous leurs salariés et fournisseurs sont locaux, et re-dépensent eux-mêmes l’argent gagné dans leur communauté. Concrètement, les cartes Interra, qui viennent d’être lancées à Boston et à Seattle, et devraient s’étendre assez rapidement, ne servent pas au paiement mais fonctionnent comme une carte de fidélité : la carte donne droit à des réductions immédiates pour le client mais surtout une portion des achats est directement reversées à une association ou à une école locale laissée au choix du client. Ce faisant, elle redonne au petit commerce, qui est aussi le plus écologique (moins de transport des clients et des marchandises), une attractivité nouvelle…
Pour en savoir plus :
www.interraproject.org
www.bostoncommunitychange.org
www.pugetsound.cc

Pizza Fusion veut promouvoir l'éco-restauration
Pizza Fusion, une jeune chaîne américaine de pizzerias qui a fait de son engagement environnemental un argument de vente majeur, entend bien contribuer à changer les pratiques du secteur de la restauration. Depuis la création de son premier restaurant en février 2006 en Floride, l’enseigne combine dans son approche l’alimentation biologique et naturelle avec des pratiques écologiques originales dans son secteur comme la livraison dans des véhicules hybrides, l’alimentation électrique des restaurants à partir d’énergie 100% issue de fermes éoliennes, des réductions accordées aux clients qui ramènent leurs boîtes de pizza pour recyclage, l’utilisation de vaisselle jetable en bioplastique et de détergents 100% écologiques dans les restaurants, le recours au papier recyclé et à l’encre de soja pour tous les documents de communication, le choix du coton biologique pour les tenues du personnel, la construction d’éco-restaurants certifiés LEED (le label américain de construction écologique) ou encore la tenue d’ateliers sur l’alimentation bio et l’écologie pour les enfants tous les mardis. L’enseigne veut désormais répandre ce concept, avec un programme de franchise lancé en février 2007 et qui compte déjà 55 restaurants dans 7 Etats américains. Un succès qui pourrait bien donner des idées à d’autres acteurs du secteur, dans un contexte où l’enseigne de sandwiches Subway vient justement d’ouvrir un éco-restaurant pilote en Floride, avec équipements économes en eau et énergie, matériaux de construction et de décoration écologiques, serviettes en papier 100% recyclé, etc. Rappelons qu’en France, cette démarche est portée par l'enseigne belge EXKi qui propose des ingrédients bio, de la vaisselle jetable en bioplastique… et s’est même engagée à calculer son empreinte écologique en 2007.
Pour en savoir plus : www.pizzafusion.com et www.exki.fr. Vous pouvez aussi consulter les "trucs verts" consacrés aux restaurants sur notre nouveau site mescoursespourlaplanete.com.

Jaime Lerner revitalise les villes pour en faire des modèles écologiques
Alors que près de la moitié de la population mondiale vit déjà dans les villes, qui concentrent 75% des émissions de CO2, Jaime Lerner continue pour sa part à penser que "la ville n’est pas le problème, mais la solution". Cet architecte sait de quoi il parle, puisqu’il a été trois fois Maire de Curitiba, une ville brésilienne dont il a fait un modèle réputé de développement urbain durable, écologique et solidaire, autour de quelques idées simples : d’abord, un réseau de bus privés, efficaces et peu chers, désormais utilisés par les trois quarts de la population grâce notamment à un système ingénieux qui transforme les tickets en billets de loterie ; ensuite, une grande campagne participative de tri sélectif, à laquelle même les plus pauvres participent grâce au programme "déchets contre nourriture" ; la ville a également préservé et développé les espaces verts, et créé des centaines de crèches et hôpitaux dont plusieurs sont gratuits et ouverts jour et nuit.
Après avoir été gouverneur de l’Etat du Parana, et président de l’Union Internationale des Architectes, Jaime Lerner conseille désormais les grandes villes du monde entier et promeut ce qu’il appelle l’acupuncture urbaine : "n’importe quelle ville peut être changée en moins de 3 ans" affirme-il, "il suffit d’agir sur des points bien précis, là où on peut le plus changer les choses et donner une nouvelle énergie - comme la mobilité et le tri des déchets". Ses secrets ? D’abord, concevoir un projet simple et désirable, pour gagner le soutien de la population, car "la ville est un rêve collectif et partagé" ; puis, accepter de commencer le projet sans avoir toutes les réponses, "car cela laisse aux habitants de l’espace pour qu’ils puissent participer et corriger ce qui ne marche pas" ; enfin, dès que la décision est prise, faire vite "pour ne pas commencer à douter, car si une idée peut toujours être améliorée, le plus important est de commencer à la mettre en œuvre". A 70 ans, lauréat de nombreux prix, Jaime Lerner n’en finit pas de voyager partout dans le monde pour changer les villes… et leur donner un peu de son énergie.
Pour en savoir plus :
www.jaimelerner.com
www.curitiba.pr.gov.br
« Acupuncture urbaine » de Jaime Lerner, Ed. L’Harmattan, 2007


Du réveillon aux bonnes résolutions, voici de quoi guider vos achats de poissons !
Après la brochure "Et ta mer, t'y penses ?" publiée par Greenpeace en juin 2006, c'est au tour de l'association écologiste WWF France de publier son guide d'achat "Pour une consommation responsable des produits de la mer " , en partenariat avec la marque Iglo. Objectif : nous faire oublier un peu, malgré les Fêtes, les traditionnels saumons, thons ou cabillauds (qui font partie des espèces les plus consommées… et les plus menacées) pour nous suggérer d'autres poissons à acheter sans mettre en péril la planète ! Ce dépliant classe en effet poissons et autres produits de la mer (coquillages et crustacés) en trois catégories : ceux à privilégier, ceux à consommer avec modération et ceux à éviter carrément. Si la classification est parfois simple – ainsi le thon rouge, victime de la mode et des sushis est à éviter, tandis que les huîtres sont à privilégier -, elle se complexifie lorsqu’il s’agit de veiller à la provenance du produit : ainsi le cabillaud et le bar de chalut de l’Atlantique nord sont dans la catégorie «à éviter», mais il n'en va pas de même pour le cabillaud du Pacifique et le bar de ligne. Idem pour la nature du poisson (sauvage ou d’élevage), souvent trompeuse puisque le poisson d’élevage n’est pas toujours à privilégier : en effet, les principaux poissons d’élevage en France – saumon, bar, dorade… - sont carnivores, de sorte qu'il faut souvent pêcher quatre kilos d'autres espèces pour produire un seul kilo de poisson.
Le système de la liste a néanmoins ses limites et certains se plaignent des simplifications qu’elle implique… Mais cette initiative demeure intéressante et elle s’inscrit dans une tendance plus générale de prise de conscience du problème par les consommateurs comme par la profession. Le Comité des Pêches a même annoncé récemment le lancement d’une démarche vers l’écocertification, en partenariat avec le Centre de la Mer Nausicaa et l’établissement public Ofimer. Il existe bien un label chargé de vérifier le respect des critères de pêche durable, le MSC (Marine Stewardship Council), mais celui-ci ne s’applique encore à aucune pêcherie française. Conscientes du rôle qu’une telle certification pourrait avoir sur le marché, cinq d'entre elles sont désormais candidates. Hugues Autret, responsable de la candidature de la langoustine du golfe de Gascogne, a ainsi déclaré à Libération : "depuis cinq ans, nous avons amélioré nos pratiques, notamment l’art du chalut. Cette labellisation est un but, car le consommateur est de plus en plus sensible."
Pour en savoir plus : téléchargez la brochure du WWF "Pour une consomation responsable de produits de la mer" et celle de Greenpeace intitulée "Et ta mer, t'y penses ?" ; vous pouvez aussi consulter les fiches-produits consacrées au poisson, au saumon ou aux crevettes sur notre nouveau site mescoursespourlaplanete.com.



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