NewsletterCitations inspirantes


Numéro 2 - Mars 2004
Notre revue mensuelle de l'information positive sur le web… et ailleurs


Les amoureux de la glisse se mobilisent pour protéger la montagne…

Avez-vous déjà vu une station de ski aux premiers jours du printemps ? L’image est peu réjouissante : une fois que la montagne quitte son grand manteau blanc, on la retrouve maculée de paquets de gâteaux, mouchoirs, sacs plastiques, mégots, et autres téléphones portables tombés des télésièges. Quel choc pour les marmottes tout juste sorties de leur hibernation ! Comme les mers, les montagnes peuvent nous paraître robustes et invincibles, mais elles sont riches d’écosystèmes extrêmement fragiles : la majestueuse chaîne des Alpes est ainsi le massif montagneux le plus menacé. Le goût pour le tourisme « nature » et les sports d’hiver sont hélas bien plus répandus que le souci de préserver ces paysages magnifiques. Et alors qu’aux Etats-Unis, les grandes stations de ski sont engagées depuis plusieurs années sur la voie de la responsabilité environnementale, avec la charte « sustainable slopes », leurs homologues françaises tardent à leur emboîter le pas… Heureusement, les amoureux de la montagne veillent : créée en 2001, l’association Mountain Riders s’est donné pour mission de sensibiliser le grand public au respect de l’environnement. Elle s’inspire du modèle de la Surfrider Foundation, créée en 1984 par des surfeurs californiens pour la sauvegarde des milieux marins et du littoral. Mountain Riders est soutenu par un certain nombre de marques de sport qui se mobilisent autour d’actions de préservation de la montagne, sous le slogan « keep it pure / respectons la montagne » : distribution de cendriers portables en partenariat avec Rossignol et son programme Respect, événements de sensibilisation dans les stations comme des jeux de piste «verts» pour les enfants ou des compétitions-démonstrations de sports de glisse au bénéfice de l’association, etc.
www.mountain-riders.org
www.surfrider.org
www.rossignolrespect.com
Le site internet de l'initiative "Sustainable Slopes" aux USA

Stanford veut devenir le catalyseur de l'innovation sociale
Au cœur de la Silicon Valley, foyer de la haute technologie et de l’innovation économique de la côte ouest des Etats-Unis, l’université de Stanford veut devenir le laboratoire de l’innovation sociale. Après avoir inauguré il y a trois ans le Centre pour l’Innovation Sociale (dont les activités comprennent recherche, enseignement, etc.), Stanford a lancé en 2003 la première publication issue d’une des plus prestigieuses universités américaines et consacrée exclusivement sur les thèmes de l’innovation sociale et à la gestion des organisations à but non-lucratif. Destinée à la fois aux professionnels du secteur associatif, aux entrepreneurs sociaux et aux chefs d’entreprises, « Stanford Social Innovation Review » paraît chaque trimestre : chaque numéro, d’environ 80 pages, contient des études de cas, des résultats de recherches et des articles de fond, écrits par des professeurs, des chercheurs et des personnalités, sur les stratégies de changement social, le management des ONG, la responsabilité sociale des entreprises, les entrepreneurs sociaux et la philanthropie.
www.ssireview.com
Le site du Centre pour l'Innovation Sociale de Stanford University

Les crèches d'entreprise : un sacré avantage pour l'entreprise, les parents et les communes !
Imaginez un instant : une réunion qui se prolonge, un dossier important à boucler et la crèche qui ferme dans dix minutes ! Bref : l’horreur … à moins que vous n’ayez la chance d’être employé(e) par une entreprise qui propose à ses salariés une crèche sur leur lieu de travail ! Les premières crèches d’entreprise ont vu le jour aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, sous l’impulsion de quelques pionniers. Dès le début des années 80, Patagonia a mis en place dans ses locaux un « Centre de Développement de l’Enfant », suivi par Anita Roddick, fondatrice de The Body Shop, sur son siège social de Littlehampton.
Des sociétés spécialisées dans la création et la gestion des crèches d’entreprise sont même apparues : aux USA, Bright Horizons a ainsi ouvert sa première crèche en 1986 et en gère aujourd’hui plus de 500, dans un esprit professionnel et créatif. Et la mission de l’entreprise s’est étendue avec la création de Horizons Initiative, un service à but non-lucratif qui s’occupe d’enfants de sans-logis. En France, seules quelques entreprises proposent aujourd’hui des crèches privées : Le Crédit Lyonnais, Aventis ou encore Libération, dont les employés ont des horaires souvent atypiques.
Jusqu’à présent, la complexité administrative du sujet et le coût dissuasif de ces crèches en limitaient le développement dans l’hexagone. Mais la réforme du Plan Crèche, approuvée en février 2004, risque de tout changer : au total, 40 millions d’euros devraient être consacrés au développement de crèches privées subventionnées. Les entreprises bénéficieront d’aides et d’un crédit d’impôt de 25% sur le montant de leurs investissements et de leurs frais de fonctionnement. Plusieurs structures privées françaises proposent aujourd’hui leurs services aux entreprises désireuses de se lancer. Les pionniers sont Les Petits Chaperons Rouges, qui ont démarré dès 2000 : « Les avantages sont nombreux, tant pour l’entreprise, qui fidélise et motive son personnel, encourage à la reprise du travail après le congé maternité et se positionne en entreprise socialement responsable, que pour les parents qui concilient mieux vie professionnelle et familiale, ou enfin pour les communes, qui bénéficient à moindre coût, au titre de la mixité sociale obligatoire, de places au sein de la crèche» explique J-E. Rodocanachi, Directeur Général, qui travaille actuellement avec plusieurs entreprises dont les crèches devraient voir le jour fin 2004/début 2005.
Pour en savoir plus :
Téléchargez la version complète de cet article au format PDF
Téléchargez un extrait du livre « Corps et Ame » d’Anita Roddick, paru en janvier 2004
Consultez les sites internet suivants :
www.brighthorizons.com et www.horizonsinitiative.org
www.les-petits-chaperons-rouges.com (création et gestion de crèches en entreprise subventionnées)

www.creche-attitude.fr (mise en place de crèches associatives)
www.babilou.com (mise en place de jardins d’éveil privés, non subventionnés)

« The F Word », une exposition qui parle de réconciliation
Un proverbe arabe dit que« le pardon est la plus belle fleur de la victoire ». Mais la victoire ne semble aujourd’hui s’entendre que dans le contexte des scènes de conflits et de violence qui encombrent nos journaux et nos programmes de télévision. On souhaite la « paix dans le monde » mais on consacre bien peu de place aux vertus du pardon. Pourtant, si les vengeances sont destructrices, les réconciliations sont toujours pleines d’espoir. Sans aucune affiliation religieuse d’aucune sorte, The Forgiveness Project est une association qui vise à faire connaître, grâce à une exposition itinérante, des histoires d’hommes et de femmes pour qui le pardon fût la seule issue de secours. Cette exposition a aussi pour but de rendre plus visibles et de soutenir financièrement des projets-terrain de résolution de conflits, ou des actions de réconciliation et d’aide aux victimes. L’exposition, intitulée « The F Word », a été inaugurée en janvier à l’Oxo Tower Gallery à Londres. Parmi les grands supporters de cette campagne : Anita Roddick et le pasteur Desmond Tutu.
www.theforgivenessproject.com

www.anitaroddick.com

Les marques alter-mondialistes ont le vent en poupe…
La consommation engagée est un thème porteur : en France par exemple, selon une étude menée par le Credoc en 2003, 38 % des consommateurs disent tenir compte des engagements de « citoyenneté » des entreprises lorsqu’ils achètent des produits, et la cause qui mobilisent le plus les consommateurs est le refus du travail des enfants (46 % des suffrages). Une personne sur deux se déclare même prête à payer un supplément de prix de 5 % pour des produits « éthiques » ! Du coup, un nombre croissant de marques alternatives choisissent de se positionner directement en rupture avec les pratiques sociales de leurs grands concurrents. Le succès du café équitable, qui taille des croupières aux marques-stars sur les linéaires des supermarchés, sans investir un franc en publicité, montre que le jeu en vaut la chandelle. Le secteur-phare de cette nouvelle tendance alter-mondialiste est évidemment le textile, fortement exposé aux risques de travail des enfants du fait d’un recours fréquent à la sous-traitance délocalisée. Créée en 1998, la marque American Apparel est ainsi devenue le principal producteur de tee-shirts aux Etats-Unis avec1200 employés et 150 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2003. Sous le slogan « sweat-shop free » (littéralement : sans atelier à sueur), ces tee-shirts prennent le contre-pied du secteur : ils sont produits aux Etats-Unis, dans le centre-ville sinistré de Los Angeles, avec des salaires supérieurs au salaire minimum local, des horaires raisonnables, une bonne couverture sociale et des avantages sociaux inhabituels allant des cours de langues aux massages. American Apparel, qui s’est aussi lancée dans le coton recyclé et bio, n’est pas seule sur son créneau : des marques comme SweatX (« Clothes with a Conscience »), qui est une coopérative ouvrière et s’engage sur les conditions sociales de production mais aussi sur la liberté syndicale, ou encore Justice Clothing, renforçent la crédibilité de cette approche.
Dernière initiative en date : celle de Kalle Lasn et son organisation Adbusters qui, après avoir dénoncé pendant des années les pratiques sociales de Nike chez ses sous-traitants, ont décidé de combattre leur marque-cible préférée « en lançant une ligne alternative de chaussures de sport qui lui pique des parts de marché ». Vendues sur souscription sous la marque Black Spot, ces chaussures se veulent fonctionnelles et bon marché, avec des conditions de production éthiques et sans pollution environnementale ou mentale.
www.americanapparel.net
www.sweatX.net

www.justiceclothing.com
www.blackspotsneaker.org

«Speak truth to power» : un projet global de communication au service des Droits de l'Homme
« Dans un monde où tout le monde se plaint du fait qu’il n’y ait plus de héros, le cynisme et le désespoir sont trop souvent considérés comme les preuves que le courage moral a bel et bien disparu. Cette perception est fausse. Des personnes de grande valeur et de grand cœur, engagées sur de nobles causes pour lesquelles elles ont fait beaucoup de sacrifices personnels, marchent parmi nous dans tous les pays du monde». C’est à partir de ce constat en forme de profession de foi que l’Américaine Kerry Kennedy, fille de Bob Kennedy et fondatrice en 1987 du Centre Robert F. Kennedy pour les Droits de l’Homme, s’est lancée il y a trois ans dans la publication d’un livre de portraits de défenseurs des Droits de l’Homme. Le livre raconte le courage et l’engagement de ces militants, issus de plus de 35 pays différents, contre la torture, la barbarie, l’emprisonnement et les menaces de mort. Magnifié par les photos d’Eddie Adams, lauréat du prix Pulitzer, le livre est aussi un appel émouvant à la mobilisation de tous et de chacun, avec l’idée que quelques individus engagés peuvent changer les choses. « Speak truth to power » est devenu un succès de librairie, déjà traduit en plusieurs langues, mais aussi un projet plus global d’information et de sensibilisation sur les Droits de l’Homme - avec une exposition itinérante, une pièce de théâtre écrite par l’auteur chilien Ariel Dorfman (la pièce a été jouée aux USA mais aussi à Londres, Genève, Athènes ou Madrid), un documentaire sur la chaîne PBS, un programme éducatif et un site internet.
www.speaktruth.org






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L'article sur les crèches figurant dans ce numéro a été écrit par Muriel Gayet.