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Portrait de

Vincent David

30 ans

Responsable des relations extérieures chez Max Havelaar France

 

web : www.max
havelaarfrance.org

"Après dix ans d’engagement associatif, j’aspire à être utile à ma place, c'est-à-dire que je ne veux pas accomplir des tâches qui seraient aussi bien ou mieux faites par d’autres. A la fin de mes études, j’ai tout de suite travaillé dans les ONG. Aujourd’hui, je suis responsable des relations extérieures de l’association Max Havelaar France. Je m’occupe de sensibiliser différents réseaux (syndicats, associations de consommateurs, associations étudiantes, autres ONG…), ainsi que les pouvoirs publics et les collectivités locales au commerce équitable. Je m’occupe également de la recherche de financement et du lobbying. A côté de cette activité salariée, je suis membre de plusieurs associations, dont le GERM (Groupe d’études et de recherches sur les mondialisations) et Déclic, agitateur de solidarité qui a pour objectif d’aider les associations à adapter leurs messages au grand public.

Ce qui m’intéresse le plus désormais, c’est d'une part de tenter de convaincre des personnes en désaccord avec moi, d'autre part de faire se rencontrer des structures et des individus qui n’ont pas l’habitude de se parler et d’essayer de les faire travailler ensemble.

Parallèlement à mes études (DEUG de droit, licence de sociologie, maîtrise d’information-communication, DEA de sciences politiques), je me suis engagé, à 20 ans, dans l’action associative en faisant du bénévolat aux Restos du cœur et en créant, avec des amis, la fédération des associations étudiantes de l’Université de Nanterre. Dans ce cadre, j’étais élu dans les instances universitaires et j’organisais un cycle de conférences, intitulé «Les débats du futur», destiné à faire se rencontrer chercheurs, étudiants et acteurs associatifs. Ensuite, j’ai fait du soutien scolaire dans un centre social et je me suis investi dans différents projets de médias alternatifs. Par ces différentes expériences, j’ai pris conscience que les solutions aux problèmes du monde se situaient à un niveau politique.

L'engagement associatif à l'université et ailleurs m'a appris à consacrer du temps à autrui et à des causes, à travailler en groupe, à me confronter à des gens différents, à prendre position. Cette manière de concevoir la vie en société m'a indéniablement poussé à vouloir travailler dans des associations de solidarité.Mais c'est le sujet de mon mémoire de troisième cycle qui a été décisif dans mon orientation professionnelle. En effet, j’ai travaillé sur les ONG comme nouveaux acteurs des relations internationales et sur la notion d’opinion publique mondiale. J’ai rendu mon mémoire à l’automne 1999, quelques jours avant les manifestations de Seattle. Il s’agissait d’un des premiers travaux de recherche français sur ce sujet. Un stage à l’association Agir Ici a fini de me convaincre de ne pas faire de thèse et de plutôt chercher du travail dans les ONG.
Ainsi j’ai travaillé un an à l’association Coordination SUD où je faisais du lobbying et de la communication pour les ONG françaises auprès de l’Union européenne. Ensuite, pendant six mois, je me suis occupé de la communication d‘AlimenTerre, un événement sur la souveraineté alimentaire dans le monde, organisé par le CFSI (Comité français pour la solidarité internationale). Et cela fait bientôt trois ans que je travaille chez Max Havelaar France.

Il y a toujours plusieurs facteurs qui permettent de comprendre pourquoi, à un moment donné de sa vie, on décide de s’engager en faveur de telles ou telles causes. Dans mon cas, une éducation religieuse (même si je suis athée depuis plus de 15 ans) et de très graves problèmes de santé durant toute l’adolescence expliquent en partie mon altruisme. Le fait que mes parents m’aient laissé choisir ma voie, et que je rencontre des personnes m’ayant fait confiance explique également ma trajectoire militante.

Selon moi, travailler dans des associations, malgré des salaires souvent faibles, n’est pas un sacrifice, mais plutôt un privilège car on y a la satisfaction d’être en accord avec ses convictions, ce qui n’a pas de prix
."

Mes messages-clefs
"Si vous voulez travailler dans une association, montrez ce que vous pouvez amener concrètement à la structure à partir de ce que vous savez faire, vous serez mieux accueilli que si vous êtes juste en révolte contre l’injustice du monde, en rejet de votre ancien travail, en rejet d’autres emplois, car une association n’est pas là pour soulager votre mauvaise conscience."

" Quand j’étais plus jeune, je pensais « je veux changer le monde », je prenais tous les malheurs de la planète sur mes épaules, ce qui était en fait très destructeur. Désormais, j’ai une vision plus réaliste et plus efficace en me disant « je voudrais que le monde change et si je peux y contribuer modestement, avec les autres, alors là je suis utile».

" Si vous êtes dans une perspective de reconversion et que vous souhaitez travailler dans une association, dites-vous que ce n’est pas déshonorant de passer par un stage, même si vous avez travaillé avant dans une entreprise, car les mentalités et les modes de fonctionnement sont différents."

"Mon conseil serait « soyez humble, professionnel et militant ! »
"

 

 


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