NewsletterCitations inspirantes


Portrait de

Olivier Kayser

47 ans

Responsable du lancement de l'association Ashoka
en France

web : www.ashoka.org

"Je suis membre du comité exécutif mondial d’Ashoka et responsable du lancement de l’antenne française. La mission d’Ashoka, créée en 1980 par un consultant de McKinsey, Bill Drayton, est de promouvoir le progrès social en pariant sur la capacité d’innovation des individus : dans 45 pays, nous cherchons, pour les aider, les Jean Monnet, Maria Montessori ou Abbé Pierre de demain. Ashoka soutient ces « entrepreneurs sociaux » en leur apportant un appui financier d’au moins 3 ans, qui assure leur subsistance et leur permet de se consacrer à leur projet. Concrètement, lancer Ashoka ici veut dire identifier des entrepreneurs sociaux français que l’association pourrait aider, mais d'abord lever des fonds auprès de personnes qui, ayant réussi, sont prêtes à soutenir financièrement l’esprit d’entreprise et l’innovation sociale !

J’ai fait HEC car je n’étais pas assez bon en maths pour faire Polytechnique et pas assez bon en littérature pour faire Normale Sup ! Puis je suis parti un an avec ma femme dans les Caraïbes faire du commerce de fruits et légumes avec un bateau de pêcheurs. De retour en France, j’ai monté une société de conseil en économie des transports avec 5 consultants. Cette expérience formatrice m'a aussi permis de travailler à mi-temps pour m’occuper de mon fils, mais je trouvais que mon développement personnel était limité dans une petite structure. J’ai donc postulé chez McKinsey, où j’ai passé 18 années passionnantes : j’ai travaillé avec des gens d’une qualité incroyable, pour des entreprises de secteurs différents et dans une multitude de pays. A 46 ans, j’ai décidé d’utiliser mon expertise et la seconde moitié de ma carrière pour contribuer, à ma façon, à changer notre société. J’avais mis assez d’argent de côté, ce qui m’a permis plus de liberté : en venant chez Ashoka, j’ai divisé mon salaire par 30, mais je fais ce dont je rêvais à 20 ans. Après un long mais utile détour, je me retrouve là où j’aurais dû être. Je n’ai pas fait ce choix par générosité mais avant tout pour moi !

Ashoka est un réseau extraordinaire et ma première satisfaction me vient des gens que je découvre ou redécouvre : la rencontre est la meilleure façon d’apprendre. Ce type d’activité donne un regard plus personnel, plus humain sur les individus, alors que dans le business, on connaît surtout les gens par leurs compétences."

Mes messages-clefs
"Il est essentiel, une fois que l’on sait ce que l’on veut, de ne pas hésiter à prendre des décisions un peu radicales. Ce n’est parce que certains choix sont perçus comme extrêmement risqués par d’autres que ce sont les mauvais choix pour soi. Après HEC quand nous sommes partis en année sabbatique avec ma femme, un ami de mes parents m’a dit : « quand vous reviendrez, vous ne trouverez pas d’emploi, toutes les places seront prises » ! Je crois que, comme le dit Gérard Mulliez : « il n’y a pas de bonnes décisions, il n’y a que des décisions qu’on rend bonnes». Mais les études t’empêchent de prendre ce type de décisions, elles te normalisent, elles te conditionnent et elles n’encouragent pas à la prise d’initiatives."

"Choisissez bien votre femme (ou votre mari) ! Il était primordial que mon épouse adhère complètement à ma décision et que la décision de travailler pour Ashoka soit un choix commun, du fait notamment du sacrifice financier. Quand on est jeune, on a plus de liberté dans la prise de risques car on peut toujours s’en sortir d’une façon ou d’une autre ; après, on a plus de responsabilités … il faut être plus raisonnable, pragmatique, tacticien et réaliste. Mais il ne faut pas hésiter à prendre les décisions, et ensuite à y aller à fond : c’est l’absence de décision qui est épouvantable !"

"Regardez en dehors des frontières, pour vous inspirer de l’innovation qui existe dans les pays en développement, dans les pays anglo-saxons, en Hollande, en Scandinavie, etc. Ce que d’autres ont fait, vous pouvez le faire aussi !"

 

 


© Graines de Changement, Octobre 2004 - Tous droits de reproduction et de diffusion réservés