NewsletterCitations inspirantes


Numéro 3 - Avril 2004
Notre revue mensuelle de l'information positive sur le web… et ailleurs


Erik Weihenmayer : un "optimiste irréaliste", non-voyant et visionnaire

Erik Weihenmayer a su quelques années avant d’atteindre l’âge de treize ans qu’il allait perdre la vue. Il raconte que chacun, dans sa famille, s’est battu à sa façon contre l’adversité : tandis que sa mère priait pour qu’un miracle lui rende la vue, son père l’encourageait à faire tout ce qui désormais lui semblait inaccessible. Il ne doit pas le regretter : Erik Weihenmayer est devenu, à 34 ans, le premier alpiniste non-voyant à atteindre le sommet de l’Everest en 2001 puis, en 2002, l’un des cent alpinistes au monde à avoir « fait » l’ascension des Sept Sommets, ainsi que l’on appelle les sept montagnes les plus hautes sur chacun des sept continents. Cet « optimiste irréaliste », selon ses propres termes, a raconté son histoire dans un livre best-seller paru en 2001 et épuisé jusqu’à nouvel ordre : "Touch the Top of the World: A Blind Man's Journey to Climb Farther than the Eye Can See" (littéralement : "Toucher le Sommet du Monde – l’histoire d’un homme aveugle qui voulait grimper au-delà de ce que l’œil peut voir", Editions Penguin Putnam). Quand il n’est pas en montagne (il y passe encore plus de 50 jours par an), il pratique avec le même talent une série d’autres sports extrêmes, comme la chute libre, le marathon, le ski, ou encore l’escalade de cascades de glaces – incapable du fait de son handicap de distinguer visuellement la glace bleue, fiable, de la glace blanche, trop friable, il raconte qu’il a appris à en évaluer la qualité au seul son produit par le contact avec son piolet.
Aujourd’hui marié et père d’une petite Emma de trois ans, Eric Weihenmayer accumule les projets : il voudrait organiser des ascensions pour les enfants non-voyants du Tibet et fait chaque année de nombreuses interventions devant des chefs d’entreprises pour leur parler de l’importance d’avoir une vision, qu’il incarne à merveille même s’il est privé de la vue, ou encore des vertus de la prise de risque et de l’échec, de l’esprit d’équipe, etc. "On dit souvent qu’il faut le voir pour le croire, mais je crois plutôt à l’inverse : c’est parce qu’on croit très fort à sa vision qu’elle devient réalité", conclut-il.
Le site web d’Erik Weihenmayer : www.touchthetop.com

A mi-chemin entre association et entreprise, les marques "à but non-lucratif" allient le meilleur des deux mondes
Le pionnier du genre est incontestablement Newman's Own, la marque alimentaire créée par l'acteur américain Paul Newman en 1982 qui propose une large gamme de produits qualitatifs (sauces pour salades, pâtes ou viandes ainsi que popcorns, limonade et crèmes glacées) et reverse l’intégralité de ses profits à des organisations travaillant notamment à aider les personnes âgées, les enfants et les handicapés. Portée par la personnalité de l’acteur, Newman’s Own est rapidement devenue très populaire et a aujourd’hui dépassé le cap des 150 millions de dollars de dons. Une consécration pour Paul Newman qui raconte que dès la fin de la première année, alors que les experts du marketing lui avaient prédit des pertes d'un million de dollars, Newman's Own distribuait déjà presqu'un million de dollars à des causes variées.La marque a même engendré une petite fille spécialisée dans le bio, Newman’s Own Organic, tenue par la propre fille de l’acteur !
Et l'idée de Paul Newman n’en finit pas de faire des petits : Mike Hannigan et Sean Marx ont ainsi créé au début des années 90 Give Something Back, une entreprise californienne spécialisée dans la vente par correspondance d'équipement et de fournitures de bureau, qui reverse également l'ensemble de ses profits à des associations locales. En 1999, Give Something Back a plus que doublé sa taille et ses profits, devenant la première entreprise indépendante sur son marché en Californie, avec un chiffre d'affaires de plus de 22 millions de dollars et des dons qui ont dépassé le million de dollars. Une autre star, le Prince Charles d’Angleterre, a lui aussi créé en 1990 une marque alimentaire bio, Duchy Originals, dont tous les profits sont reversés à des causes par l’intermédiaire de sa fondation (plus d’1,3 millions de livres distribués). En France, enfin, un nouvel opérateur français de téléphonie fixe, Equitel, est apparu l’an dernier : un partenariat avec 9 Telecom lui permet d’abord de proposer une réduction des coûts de communication par rapport aux tarifs France Telecom, et Equitel propose alors à ses clients (entreprises ou particuliers) de transformer une partie de l'économie ainsi réalisée en un don destiné à soutenir des projets ciblés qui se déclinent sur quatre grands thèmes : l'enfance, la malnutrition, la recherche médicale et l'environnement.
Pour en savoir plus :
http://www.newmansown.com
http://www.newmansownorganic.com
http://www.gsb.com
http://www.duchyoriginals.com
http://www.equitel.fr

«Made in jail» rend à la prison sa première mission : la réinsertion
Depuis 1988, la "Cooperativa Sociale Seriarte Ecologica " aide les prisonniers à réintégrer la société en leur ouvrant les portes du monde du travail. L’association se bat sur deux fronts : l’accompagnement des prisonniers et l’information du public aux enjeux de la réinsertion. En concentrant ses efforts sur la dignité et la qualité du travail en prison, aux antipodes des abus généralement constatés dans ce domaine, l’association a brisé un tabou : elle affiche ainsi ses engagements avec une marque fièrement baptisée « Made in Jail ». Soutenue par plusieurs autres associations nationales et internationales, Made in Jail produit depuis le début des t-shirts (en vente sur internet), des slogans, des images et des expositions… jamais misérabilistes. Ces activités permettent aux prisonniers (et aux ex-détenus) de participer à une activité économique rémunérée mais aussi de sensibiliser le public aux réalités de la vie en prison. En parallèle, l’association propose des programmes de volontariat et des cours d’apprentissage professionnel pour les jeunes détenus à Rome. Le succès de Made in Jail auprès des prisonniers et du grand public est tel que de nombreuses associations, dans d’autres villes italiennes, se montent en empruntant le modèle … Espérons que les prisons, dont la mission est aussi de travailler à la réinsertion, s’en inspirent et leur emboîtent le pas !
www.madeinjail.com

Avis aux plumes engagées : Fabrica recrute !
Chaque année de jeunes artistes venant des quatre coins du monde sont invités à participer aux programmes de recherche et de production artistique de Fabrica. Fondé en 1993 par Oliviero Toscani et financé par Benetton, Fabrica est un centre de recherche sur l’art et la communication : un laboratoire où les moyens modernes de communication sont remis en question, croisés les uns avec les autres et confrontés à la pratique. Une fois sélectionnés, les jeunes graphistes, photographes, écrivains, designers, cinéastes, musiciens, etc. de moins de 25 ans deviennent les véritables maîtres d’œuvre de projets artistiques portant sur des thèmes de société comme le racisme, la peur, la faim dans le monde, le Sida, etc. Tous séjournent et travaillent dans les locaux de Fabrica (bâtis par le célèbre éco-architecte Tadao Ando) entre trois mois et un an - Benetton leur donne de quoi payer le voyage et l’hébergement, ainsi que de quoi vivre durant leur séjour. Ainsi, comme le dit Toscani « à Fabrica, la créativité n’est pas abstraite : c’est une idée qui doit devenir réalité » et depuis sa création cette « usine » hors du commun a vu produire par ses équipes des œuvres aussi variées qu’“Evidence” (un film de 8 minutes sur les enfants et la télévision, Godfrey Reggio, 1994, présenté au 48ième Festival International du Film de Locarno en 1995), “Films about the South” (9 films de jeunes réalisateurs sur les pays du Sud, en collaboration avec le Ministère Suisse des Affaires Etrangères, de 1993 à 1997), “SOS Racisme“ (la première convention internationale de l’organisation fut organisée par Fabrica dans ses locaux en 1996, Fabrica prenant également en charge la rédaction, la mise en page et la publication des actes du colloque en 1997), “World Anti-Racism Day“ (5 films publicitaires conçus et produits avec la chaîne de télévision MTV Europe en 1997 à l’occasion de la Journée Mondiale contre le Racisme), 2398 gr (un livre et un CD-Rom publié récemment sur notre relation à la nourriture), Visions of Hope (une exposition photo réalisée après le 11 septembre 2001) ainsi que différents films et projets sur le Sida, la famille, les accidents de la route, en collaboration avec Arte, la chaîne italienne Canale 5, etc.
Pour en savoir plus sur les recrutements en cours : www.fabrica.it

Terre Vivante : oubliez Disneyland, voici un vrai parc d'attraction écologique et pédagogique !
Si le printemps ramène en vous l'envie de vous offrir, en plein air, une journée revigorante et riche en découvertes, passez donc chez Terre Vivante ! Dans un cadre sauvage, ce « Centre d’Ecologie Pratique » situé aux portes du Vercors, à 80 km de Grenoble, propose un parcours original et instructif. Il peut commencer par la visite de l’exposition « La maison des [néga]watts » pour comprendre comment réduire de près de moitié notre consommation d’énergie à la maison. Un [néga]watt, c’est donc un watt économisé, puisqu’on n'a pas eu besoin de le produire !
Pédagogie oblige, les bâtiments de Terre Vivante sont de beaux exemples de construction écologique. Ils utilisent des matériaux naturels, non polluants et recyclables : ossature bois, voûtes nubiennes en briques de terre crue, toits en bardeaux de mélèzes, peintures naturelles…. De nombreux matériaux écologiques sont en démonstration un peu plus loin, données techniques à l’appui. Une fois dehors, c’est parti pour une promenade au fil d’une dizaine de jardins différents, qui illustrent les possibilités du jardinage bio : jardin familial, jardin ami des bêtes, jardin des rotations... On y apprend notamment comment mitonner les potions magiques du jardinier bio : le compost et les engrais verts. Entre deux, on s’accorde le délicieux plaisir d’une sieste sur la prairie. Et avant de rentrer chez soi, un tour à l’éco-boutique pour trouver les livres et les produits qui aideront à la mise en pratique. Terre Vivante édite une revue bimestrielle sur le jardinage écologique ainsi que de nombreux livres sur les plantes, la santé, l’alimentation, l’architecture écologique... Voilà une journée dont, à coup sûr, vous reviendrez changés !
http://www.terrevivante.org

Une bouffée d'air dans l'édition : le guide "Planète Attitude" du WWF
Si l’humanité suivait les modes de vie et de consommation des Français, nous aurions besoin de 2 planètes supplémentaires pour subsister ! Un constat alarmant qui a tendance à nous désespérer. Pourtant, il ne tient qu’à nous de décider que l’épuisement des ressources de notre Terre n’est pas une fatalité et qu’il est encore temps d’agir pour inverser la tendance. Mais que faire ? Pour nous aider, les spécialistes du WWF viennent de publier un guide, « Planète Attitude » (Editions du Seuil), dans lequel ils énoncent les actions concrètes à mettre en œuvre au quotidien pour limiter notre impact sur l’environnement. À la maison, au bureau, dans les transports, au jardin et même en vacances, ce guide donne les clés pour adopter, sans effort, un mode de vie en meilleure harmonie avec la nature et inventer sa propre « planète attitude » ! Cohérence oblige, le guide a été réalisé sur papier FSC (label international qui garantit une bonne gestion des forêts selon des critères économiques, sociaux et écologiques), avec des encres végétales non toxiques, chez un imprimeur labellisé « Imprim'vert » (IME). Moralité : chacun peut contribuer à changer le monde … en commençant par changer ses propres comportements.
Planète Attitude. Les gestes écologiques au quotidien. Disponible en librairie ou sur le site internet du WWF, au prix de 15 Euros.
Auteurs : Thierry Thouvenot et Gaëlle Bouttier-Guérive (WWF)
Les droits d'auteur sont intégralement reversés au WWF.




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L'article sur Terre Vivante figurant dans ce numéro a été écrit par Muriel Gayet.