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Numéro 20 - Janvier 2006
Notre revue mensuelle de l'information positive sur le web… et ailleurs

Rebecca Adamson : une indienne contre les cow-boys des droits de l'Homme…
De mère Cherokee et de père Suédois, Rebecca Adamson est née il y a 56 ans dans l'Ohio (USA). C'est auprès de ses grands parents maternels que la petite Rebecca découvre ses racines et les traditions des Indiens d'Amérique. Depuis, Adamson se bat aux côtés de ces différentes communautés pour faire reconnaître leurs droits, la richesse de leur culture et de leurs modes de vie. Pendant ses études, dans les années 70, elle aide les tribus à reprendre le contrôle de l'éducation donnée à leurs enfants et fait quelques séjours en prison, mais finit par obtenir en 1975 le vote par le Congrès d'une loi autorisant les Indiens d'Amérique à diriger leurs propres écoles et à gérer eux-mêmes les différents aspects de la vie quotidienne des réserves. Une importante étape de franchie mais pour Adamson, le combat n'est pas terminé : "nous ne pouvions recouvrer le contrôle de nos vies sans acquérir une indépendance économique." En 1980, elle fonde le First Nations Development Institute pour accompagner le développement de projets économiques au sein des communautés indiennes – avec notamment la première structure de micro-crédit créée aux Etats-Unis, à l'attention des entrepreneurs issus de ces communautés. Pour elle, les valeurs traditionnelles ne sont pas du tout en conflit avec le système économique actuel, au contraire. Ce dernier a même beaucoup à apprendre de la façon dont les communautés indiennes voient la prospérité ou le nécessaire équilibre entre les hommes et la nature. Adamson a étendu son action alors vers les peuples premiers d'autres pays, comme l’Australie, la Namibie ou le Bostwana. Intervenant auprès des institutions financières internationales (elle est notamment administrateur depuis 14 ans du gestionnaire de fonds éthiques américain Calvert Group), elle milite pour que celles-ci exigent des entreprises dans lesquelles elles investissent un engagement à protéger les droits des peuples autochtones dans le monde entier. Désormais internationalement reconnue, Adamson a même convaincu la Banque Mondiale, en 2003, de créer le premier fonds d'aide pour les populations autochtones du monde entier.
Pour en savoir plus : www.firstnations.org, www.firstpeoples.org


Une campagne européenne veut mettre au vert les bureaux et les écoles… pour améliorer le bien-être des employés et des écoliers
Née en 2004 à l’initiative du NIGZ (l’institut pour l’amélioration de la santé et la prévention des maladies des Pays-Bas) et co-financée par la Commission Européenne, la campagne "Plantes et Bien-être sur le lieu de Travail" est menée dans dix pays européens dont la Hollande, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Autriche, la Suède, etc.
L'idée est simple : les plantes vertes jouent plusieurs rôles indispensables dans un espace clos. Elles agissent en effet comme un humidificateur d'air naturel, absorbent la chaleur, mais seraient également capables d'assimiler des substances nuisibles (comme la nicotine par exemple) et de diminuer le bruit. D’ailleurs, plusieurs études montrent l’existence d’un lien direct entre la présence de plantes dans des locaux et la réduction de diverses maladies chez les occupants. Il faut dire que, selon l’état actuel des connaissances, l’atmosphère et la qualité de l’air intérieur ne répondraient pas aux critères minimums de bonne santé dans un tiers des bureaux modernes en Europe, entraînant ce qu’il est convenu d’appeler le "syndrome des bâtiments malsains": maux de tête, vertiges, irritation des yeux, toux … Selon les initiateurs de la campagne, l’introduction de plantes sur le lieu de travail peut diminuer ces symptômes, en particulier pour les personnes travaillant sur informatique. Ainsi, une étude norvégienne menée dans une école a fait apparaître une réduction de 47% des maux de tête et de 37% des maux de gorge pour les élèves placés dans des classes où des plantes vertes avaient été installées. Autre conséquence : les plantes font baisser l’absentéisme. Ainsi, au service de radiologie de l'hôpital d'Oslo, en Norvège, l'installation de plantes d'intérieur aurait permis de faire baisser l'absentéisme de 10 points.
Pour en savoir plus : www.healthygreenatwork.org, www.plants-for-people.org


La mode éthique sort de l’ornière alternative et devient branchée
Le salon Prêt-à-Porter Paris, qui se tiendra du 2 au 5 février à la Porte de Versailles, propose pour la première fois aux exposants et visiteurs de réfléchir à la "mode éthique", dans le cadre d'une plateforme présentant une trentaine de marques éthiques (dont Veja, Ethos, etc.) parmi 1000 exposants de plus de 50 pays. Pour les organisateurs du salon, "tout le monde ne maîtrise pas les mots éthique, bio ou commerce équitable" et l'objectif de cette plateforme est de permettre aux acheteurs et exposants de mieux connaître le sujet, à travers différentes tables rondes sur "les nouvelles tendances de la consommation" ou "l'avenir de la distribution des produits de mode éthique". Egalement présente sur le Salon : l’association Yamana et son programme Fibre Citoyenne, destiné aux entreprises textiles (comme Armor Lux or Switcher) et à leurs clients (collectivités, administrations et entreprises – par exemple la SNCF), pour encourager la prise en compte par le secteur des critères du développement durable, de l'approvisionnement en matières premières à la distribution.
Autant dire que les choses bougent sur le front de la mode éthique – pour preuve, un récent numéro du magazine branché Planet (un nouveau trimestriel californien sur la " world culture ", qui s’intéresse aussi à l’environnement ou aux peuples premiers) a même repéré un certain nombre de marques qui allient le style " hype " à la responsabilité sociale ou environnementale : outre le très connu leader du tee-shirt éthique American Apparel (voir notre newsletter n° 10 - Novembre 2004), le magazine pointe du doigt des noms comme Edun (la très stylée marque de vêtements en coton bio créée cette année par le chanteur Bono et son épouse Ali Hewson, qui font appel à des entreprises familiales en Afrique, en Amérique Latine et en Inde), Enamore (la marque mi-rétro, mi-punk de la styliste irlandaise Jenny McPherson qui n’utilise que des matières premières biologiques ou recyclées : chanvre, coton, soie et bambou), Mavi Love Soldier (le département " vert " de Mavi, une marque turque de jeans, qui fabrique des jupes originales à partir de vêtements militaires recyclés) ou encore Twice Shy (marque de tee-shirts d’artistes, fabriqués en édition limitée avec du coton bio et des teintures écologiques). A signaler aussi, dans l’univers voisin de la maison et de l’art de vivre : les objets déco (lampes, rangements, etc.) de Brindi, une nouvelle marque française créée par une jeune designer qui allie modernité et responsabilité sociale ou environnementale (coton et laine bio, produits mono-matériaux facilement recyclables, etc.).
Pour en savoir plus : www.pretparis.com
et sur les marques évoquées dans l'article : www.americanapparel.net, www.edun.ie, www.enamore.co.uk, www.mavi.com, www.twice-shy.com, www.brindi.fr

La marque de commerce équitable Alter Eco lance son portail de vente en ligne
Vous pouvez maintenant acheter tous les produits de la marque de commerce équitable Alter Eco en ligne ! Créée en 1998 à Paris, Alter Eco est aujourd'hui une des marques-phares du commerce équitable avec une gamme de 56 références d’épicerie sucrée et salée (café, thé, tablettes de chocolat, quinoa, huile d’olive, coeurs de palmier, épices…) distribués dans 1 500 points de vente (dont notamment la plupart des supermarchés E. Leclerc qui représentent 30% du chiffre d'affaires), mais aussi 25 coopératives partenaires réparties dans 19 pays du monde, des filières consolidées (sucre de canne aux Philippines, café) et à forte valeur ajoutée (couscous maftoul en Palestine, coeurs de palmier au Brésil…) D'une boutique de 40m2 employant deux salariés, Alter Eco est devenue une PME de 20 personnes réalisant 10 millions d'euros de chiffre d'affaires, ce qui lui a donné en fin d’année les moyens de faire parler d'elle avec une campagne d'affichage d'une semaine dans Paris. Et son dynamique fondateur Tristan Lecomte n’a pas l’intention de s’arrêter là : il diversifie ses réseaux de distribution avec l'ouverture il y a quelques semaines de la nouvelle boutique en ligne - dont les commandes sont préparées par des personnes handicapées formées, salariées et suivies par l'ANRH André Cailleau,un centre d’aide par le travail . Une volonté de maximiser les débouchés des produits équitables qui s'inscrit dans la tendance du marché français. Celui-ci a en effet enregistré en 2004 la plus forte progression mondiale des ventes de produits labellisés Max Havelaar, avec un taux de croissance de 87%. Malgré cela, les volumes de ventes restent encore modestes car le café équitable, le produit le plus répandu, représente moins de 5% du marché du café en France. Pour Alexis Krycève, directeur général d'Alter Eco, la stratégie de développement de la marque consiste à faire en sorte "que plus personne n'ignore les règles du commerce conventionnel et pourquoi le commerce équitable est une alternative crédible." L'enjeu est clair : il faut mettre la consommation citoyenne à la portée de tous. Ainsi, en se plaçant sur le créneau de l’e-commerce, Alter Eco élargit son champ d’action et facilite l’accès direct à ses produits pour les personnes ne pouvant ou ne souhaitant pas acheter en magasin. Affranchis des référencements limités dans les magasins, les consommateurs retrouveront désormais sur Internet la totalité de la gamme, nouveautés comprises, ainsi que les trois publications d’Alter Eco et d’autres produits promotionnels. Et au-delà de la fonction marchande de son site, Alter Eco veut à terme mettre en place un véritable outil de solidarité entre consommateurs et producteurs – avec des actions du type dons ou parrainage.
Pour en savoir plus : www.alterecodirect.com ou www.altereco.com

Les Amis de la Terre lancent une campagne de mobilisation des consommateurs pour faire pression sur les banques françaises
La célèbre association de protection de l’environnement s’était déjà illustrée en Angleterre, depuis plusieurs années, par des campagnes faisant pression sur différents organismes bancaires comme Barclays ou Morgan Stanley. L’objectif : les pousser à intégrer des critères sociaux et environnementaux à leur activité de financement de projets industriels dans le monde entier, qu’il s’agisse du Barrage des Trois Gorges en Chine ou du financement des usines nouvelles dans des activités ou des pays à risque. C’est désormais au tour de la France, avec la campagne "Banques françaises : épargnez le climat !" que vient de lancer l’ONG.
Avec cette campagne, qui se déroule jusqu'en juillet 2006 et est soutenue par 34 organisations associatives ou syndicales (dont l’association Negawatt, Attac, Greenpeace, Artisans du Monde, etc.), Les Amis de la Terre veulent mobiliser les citoyens-consommateurs pour interpeller les trois premières banques françaises (le Crédit Agricole-Crédit Lyonnais (LCL), BNP-Paribas et la Société Générale), à travers l’envoi de cartes postales et la mobilisation des médias. L’objectif est de demander à ces banques d’améliorer leur transparence « en détaillant dans quels secteurs est investi l'argent déposé chez elles par les clients et sur la base de quels critères écologiques et sociaux », mais aussi de mesurer et de réduire leurs émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre, et enfin de « créer des produits bancaires spécifiques et ambitieux pour financer l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables ».
Pour en savoir plus : www.amisdelaterre.org ou directement par téléphone auprès des responsables de la campagne : Charlotte Berthou et Sébastien Godinot, Les Amis de la Terre, au 01 48 51 18 92.



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