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Numéro 25 - Septembre 2006
Notre revue mensuelle de l'information positive sur le web… et ailleurs

Ekobo célèbre les vertus esthétiques et écologiques du bambou
Les préoccupations écologiques de notre époque nous poussent à redécouvrir les mille vertus écologiques du bambou : non contente d’être l’une des seules à avoir survécu à Hiroshima, cette plante pousse à 4000 mètres d’altitude ou dans les forêts tropicales, sans pesticides ni engrais, de manière très rapide (jusqu’à un mètre par 24 heures, soit deux fois plus vite qu’un bois ordinaire) de sorte qu’elle peut être récoltée en continu. Ajoutez à cela des propriétés physiques étonnantes – le bambou présente une résistance mécanique supérieure à celle de l'acier et une dureté 25% supérieure à celle du chêne – et des utilisations qui vont du papier au béton armé, de l'alcool aux flûtes de Pan, du carburant à la médecine douce ou au mobilier en passant par le textile (Carrefour, Damart, la Camif ou les Trois Suisses ont récemment succombé à sa douceur pour leurs produits…). Sur le volet social, le bambou n’a pas moins fière allure : il est aujourd’hui source de revenus, de nourriture et de logement pour plus de 2 milliards de personnes dans le monde.
Autant dire que la marque Ekobo, qui vient d’ouvrir sa première boutique à Paris, a bien choisi sa matière première. Basée en France, Ekobo travaille avec des communautés du Vietnam principalement pour produire, de manière artisanale, des bols, plateaux, saladiers et autres produits de décoration intérieure alliant design moderne et qualité écologique. Un parquet est même disponible sous la marque Ekozen…
Pour en savoir plus : boutique Ekobo Home, 6 rue Vauvilliers, 75001 Paris, Tel. 01 45 08 47 43, et sur Internet : www.ekobo.org et www.ekozen.com

Pour prévenir plutôt que guérir, la santé se met au développement durable
Directeur de la clinique Champeau à Béziers - la première clinique a avoir été certifiée Iso 14001 en France, dès 2001, et récemment reconstruite selon les principes de la démarche HQE (Haute Qualité Environnementale) - Olivier Toma est convaincu depuis longtemps qu’il est impératif de placer le développement durable au coeur de la gestion de la santé… une approche que préconise également le réseau international d’établissements de santé Health Care Without Harm, d’ores et déjà présent dans 52 pays. « On peut allier écologie et économie tout en soignant mieux, c’est même une obligation pour respecter un principe fondamental de nos métiers, inscrit dans le serment d’Hippocrate : d’abord ne pas nuire, ensuite soigner ». Olivier Toma s’indigne donc que dans des lieux aussi sensibles que les hôpitaux, on continue à employer des peintures et des revêtements de sol dégageant des produits nocifs (COV, éthers de glycol…). Partisan de la prévention et du dépistage précoce de certaines maladies, il est aussi convaincu qu’il existe des marges de progrès considérables sur le plan de la gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie dans les cliniques et hôpitaux. Une conviction qui rejoint celle du projet européen HOSPITALS dont l’ambition est de bâtir (en Hollande, en Pologne, au Danemark, en Allemagne et en Italie) 5 établissements de santé à faible consommation d’énergie…
C’est pour rallier d’autres établissements à cette cause globale que Toma vient de lancer le Comité de développement durable en santé (C2DS), avec une trentaine d’établissements, des praticiens, des architectes, des associations et des fournisseurs de l’hexagone. Objectif : recenser les bonnes pratiques pour mutualiser les expériences, mais aussi les achats : « Si nous sommes cent établissements à commander chacun 60 000 couches biodégradables, les centrales d’achat nous prendront enfin au sérieux ». Un vaste chantier, sur un sujet majeur où la France est déjà en retard face aux autres pays européens et aux Etats-Unis (où l’initiative similaire à C2DS, Hospitals for a Healthy Environment - H2E – date de 1998).
Pour en savoir plus : www.clinique-champeau.fr, www.c2ds.org (prochainement en ligne), www.noharm.org, www.eu-hospitals.net et www.h2e-online.org

Majora Carter voit le Bronx en vert
Pour Majora Carter, les discriminations raciales et économiques que subissent les communautés les plus démunies des métropoles du monde entier sont aggravées par un "racisme environnemental". Aux Etats-Unis, 46% des logements sociaux sont situés à moins de 2 km d'usines aux rejets toxiques et 79% de leurs locataires sont afro-américains ou hispaniques. Cette jeune new-yorkaise de 38 ans a donc décidé de "verdir les ghettos".
Tout commence lorsque Carter décide de retourner dans son Bronx natal après des études d'art… juste au moment où la mairie prévoit l'ouverture d'une usine sur les bords de la rivière Bronx, au cœur des quartiers sud, pour traiter 40% des déchets de New-York. Les nuisances probables risquant de rendre l'air encore plus irrespirable, Carter s'engage dans un combat qui aboutira à l'abandon total du projet 3 ans plus tard. Dans la foulée, elle crée en 2001 Sustainable South Bronx, une organisation dédiée à la revitalisation écologique des quartiers sud qui doit aussi permettre d'améliorer la qualité de vie des habitants. Les programmes vont de la réhabilitation des berges de la rivière avec pistes cyclables et sentiers pédestres à une formation à la préservation de l'environnement pour les jeunes, en passant par l'installation de toits végétalisés (qui améliorent l'isolation des bâtiments et la rétention des eaux de pluie), ou la mise en place d'un marché bio avec des agriculteurs locaux tel qu'on en voit en général dans les beaux quartiers !
Majora Carter, récompensée l'an dernier par une bourse de la fondation MacArthur, n'a pas fini de faire pousser des fleurs sur le bitume des ghettos…
Pour en savoir plus : www.ssbx.org

Les études le montrent : la consommation ne fait pas le bonheur !
On connaît, désormais, les limites du PNB ou PIB (Produit National Brut ou Produit Intérieur Brut), cet indicateur purement monétaire traditionnellement utilisé pour mesurer le progrès des nations et qui dans beaucoup de cas a peu de choses à voir avec le bien-être des citoyens. En effet, ce dernier augmente quand une marée noire se produit (il faut nettoyer, cela relance l’économie) ou quand la criminalité augmente (il faut engager des policiers, ce qui crée des emplois, et construire des prisons, ce qui relance le bâtiment dont on sait que quand il va, tout va) ! Alors que les experts insistent de manière croissante sur le fait que si vous avez la mauvaise boussole et la mauvaise carte, il est peu probable que vous atteigniez votre destination… Quelle alternative avons-nous ? C’est là qu’arrive le « Happy Planet Index », un outil de mesure innovant qui vient d’être lancé par le « think-tank » britannique NEF (the new economics foundation), en association avec la branche locale des Amis de la Terre. C’est le premier indice au monde à combiner des informations sur la consommation des ressources avec des informations sur le bien-être et la qualité de vie, à la fois objectives (durée de vie moyenne) et subjectives (satisfaction déclarée des habitants).
Commençons par la bonne nouvelle de l’étude : le bonheur ne coûte rien à la planète ! En effet, le classement fait apparaître qu’aux quatre coins du monde, les niveaux les plus élevés de consommation de ressources ne produisent pas systématiquement, bien au contraire, les plus hauts niveaux de bien-être et de satisfaction. Mais il y a aussi une mauvaise nouvelle : le classement révèle un panorama global de la richesse et de la pauvreté très différent de celui que les nations auto-proclamées « avancées » communiquent généralement. En réalité, les pays du G8 ont tous des scores décevants : la France est à la 129e place, tandis que la Grande-Bretagne est à la 108e place, l’Italie à la 66e, l’Allemagne à la 81e, le Japon à la 95e, le Canada à la 111e, les Etats-Unis à la 150e et la Russie à la 172e. Pour information, le grand vainqueur du classement est la République du Vanuatu (un archipel du Pacifique Sud)…
Pour le cas où vous envisagiez de « délocaliser » votre bonheur, gardez en tête les quelques faits suivants : l’Amérique Centrale est la région qui présente la meilleure moyenne (avec une bonne espérance de vie, autour de 70 ans, un haut niveau de satisfaction des habitants et une empreinte écologique en deçà de ce à quoi elle aurait équitablement droit) ; les pays classés par l’ONU comme présentant un niveau de développement humain* « moyen » ont des meilleurs scores que ceux ayant des niveaux « faibles » ou « élevés » ; les pays ayant les plus hauts niveaux de consommation ont généralement de mauvaises résultats sur le bien-être et la qualité de vie ; et, chose particulièrement intéressante, les îles ont toutes des scores très élevés – un résultat qui, selon les auteurs, serait dû au fait que leurs habitants ont une meilleure conscience des limites de leur environnement, ce qui les a habitués à tirer le maximum de ressources limitées, cependant qu’un contact plus proche avec la nature produit une plus grande satisfaction des populations…
* : l'indice de développement humain ou IDH est un indicateur composite élaboré par l'ONU d'après une idée de l'économiste indien Amartya Sen et
qui, contrairement au revenu par habitant, prend en compte le caractère multidimensionnel du développement, en utilisant trois éléments (longévité, scolarisation et alphabétisation, niveau de vie) comme mesure indirecte de la qualité de vie.
Pour en savoir plus : www.happyplanetindex.org

Les salaires des patrons sont élevés ? Réjouissons-nous : désormais, ils donnent tout (ou presque) !
A l’heure où l’on s’indigne encore, en France, des salaires mirobolants de certains patrons, certains entrepreneurs anglo-saxons sont en train de montrer, avec un certain panache, une voie bien singulière à leurs homologues hexagonaux… Ainsi, l’homme le plus riche du monde, Bill Gates, à la tête de 50 milliards de dollars, a promis que la majorité de son héritage serait consacré à la fondation qu’il a créée en 2000 avec son épouse Melinda pour réduire les inégalités et financer des programmes de santé qui n'intéressent pas l'industrie pharmaceutique (vaccination, lutte contre le tétanos ou la malaria, prévention du sida). D’ores et déjà, la Fondation Gates est la plus riche de la planète, avec un budget de 30 milliards de dollars (50 fois supérieur à celui de l’Unesco et représentant 2 fois le montant des prêts du fonds monétaire international - FMI) qui permet de financer en valeur autant de projets que l'Organisation Mondiale de la Santé !
Dans la foulée, Warren Buffet, ami du premier et lui-même à la tête de la seconde fortune mondiale (44 milliards de dollars), a annoncé qu’il donnait 30 milliards de dollars (soit 10 millions d’actions de sa société d'investissement, Berkshire Hathaway, actionnaire notamment de Coca-Cola, Procter & Gamble… et Microsoft !) à la fondation de Bill et Melinda Gates. La fondation de sa femme, Susan Thompson Buffett, recevra de son côté 1 million d'actions et 350.000 titres iront à chacune des fondations créées par ses enfants Howard, Susan et Peter. Au total, le multimilliardaire américain ne garde donc pour lui "que" 7 milliards de dollars, soit 15% de sa fortune personnelle. Une générosité qui fait écho à celle d’Anita Roddick, fondatrice de The Body Shop et à la tête d’une fortune estimée à « seulement » 51 millions de livres (104 millions de dollars), qui a toujours dit qu'elle ne lèguerait pas autre chose à ses deux filles qu'une fondation et les maisons qu'elle et son époux Gordon possèdent (et qui a commencé en septembre 2004 par faire un don d’un million de livres à Amnesty International). Et d’expliquer que « la vocation de l'argent n'est pas d'être accumulé mais au contraire d'être distribué de manière aussi productive et constructive que possible ». Un argument qui semble parler également à Jeff Skoll, co-fondateur du site de ventes aux enchères eBay et dont la fortune (à 41 ans seulement) est estimée à 2,2 milliards de dollars : Skoll a créé dès 1999 une fondation dotée d’un capital de 250 millions de dollars (en actions eBay) pour récompenser des entrepreneurs sociaux et consacre désormais le reste de son argent à sa société Participant Productions, pour produire des films sur les problèmes sociaux ou environnementaux.
Evidemment, certains diront que tous ces milliardaires auraient pu choisir de faire du bien en même temps qu’ils faisaient fortune, en engageant leurs entreprises dans des démarches éthiques (comme l’a fait Anita Roddick avec The Body Shop), plutôt que de s’en soucier aujourd’hui. Mais voici quand même de quoi éveiller les vocations chez les patrons plus fortunés … car tout cet argent pourrait bien contribuer à changer (tardivement mais) radicalement la face du monde !



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